Homo homini diaboli: le peuple a raison d’avoir tort

via jeuneafrique.com

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En écho à l’ « Homo homini lupus » de Thomas Hobbes, je dédie ma plume au nombre pléthorique de jeunes gens qui franchissent le seuil de la mort à cause de la haine de l’Homme. Au comment du politologue, je voudrais réagir par le pourquoi du philosophe. Homo homini diaboli, l’homme pire que le diable lui-même, sans pitié, prêt à prendre la place de Dieu, prêt à décider du temps à vivre de son prochain. Pendant qu’hier Goodluck Jonathan annoncait encore la course à sa propre succession sur le trône sanglant du Nigéria, des familles entières sont décimées, voire anéanties non seulement par la douleur, le désespoir mais aussi par l’absurdité d’une telle existence. Le silence, mon silence aura été de décrire la mélancolie de mon coeur. Il y a un Dieu mais l’Homme continue de le remplacer, de se substituer à Lui. Imaginez un instant un paysan fou gouverner à la place du sage au village. Il croirait que le village est un champ à moissonner à son aise, de la manière dont il le pense. Et comme la terre n’a rien à dire au laboureur d’une telle ou telle douleur, le paysan moissonne à son aise. Un piètre exemple des agissements de Boko Haram mais qui dénote combien ce groupe n’a point compris que la mort systématique occasionné touche des êtres  humains comme eux. Quand l’homme décide de définir le temps du jugement dernier et de séparer les brebis fidèles des brebis galeuses, ce n’est pas l’apocalypse ni le temps dernier, c’est en effet l’avènement de l’enfer sur terre.

De l’autre côté de la table  du sacrifice, d’autres types de bourreaux qui cherchent à se maintenir au pouvoir ou à conquérir le pouvoir par l’instrumentalisation du groupe Boko Haram. la genèse de ce groupe remonte aux différends entre politique et religion au Nigéria. La poursuite des forfaits de Boko Haram dénote sous un autre plan la cuisante défaite du régime de Goodluck et l’extrémisme grandissant des faits dissimulés de la soldatesque nigériane.

Une fois encore le peuple a raison d’avoir tort. Malgré le nombre important de victimes que drainent Boko Haram dans les tombes, il est sûr et certains qu’il a le soutien du peuple. Le peuple ne sait plus sur qui compter. compter sur ces bandits sanguinaires sans âmes ni foi ou compter sur des militaires qui ignorent les devoirs de leurs tenues et sont prêts à massacrer pour avoir des infos et confondre les innocents? Le peuple nigérian a raison d’avoir tort. Il a raison de continuer à se laisser sacrifier par ses tortionnaires. Et ce sera ainsi jusqu’à ce qu’elle s’éveille vraiment de son sommeil fanatique et dogmatique. Jusqu’à quand dormez vous? Quand un peuple continue de dormir et de dire « Oui » à la nuit et au silence, Il en sera toujours ainsi. Jusqu’alors le peuple ignore qu’il a raison. Les plus grands tares de ce monde ne peuvent être extirpés que d’un commun accord. Les tares de l’Afrique ne sont aucunement les présidents qui restent cloués au pouvoir, ni l’économie en passoire. Le plus grand tare de l’Afrique, c’est que le peuple accepte d’être torturé, massacré et se complaît dans ce massacre. D’une voix commune, disons non à cela.

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